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 hell-made life (yunsun)

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MessageSujet: hell-made life (yunsun)   hell-made life (yunsun) EmptyLun 22 Jan - 21:02

Depuis que je suis jeune, j'ai toujours détesté les repas de famille. Ce sont des moments bruyants, inconfortables. Des concours destinés à déterminer qui est le plus méritant, le plus intelligent, le plus prometteur de la famille Kim. On y parle des études, des affaires. On y devine les intentions de chacun sans même les connaître en profondeur, car le lien de frère ou de soeur n'a plus aucune valeur à partir du moment où l'argent entre en jeu. C'était ainsi du temps de mon grand-père, lorsqu'il était encore à la tête de l'affaire, riche comme aucun de nos parents aujourd'hui. C'était ainsi du temps de son père avant lui, quand il a créé cette grande famille qu'est celle des Kim. Les Kim, à qui il faut plaire pour obtenir des faveurs. Les Kim dont je fais partie, bien que j'en sois le plus mauvais représentant.

J'envie ces gens qui sont libres de faire ce qu'ils veulent. Ceux qui ne doivent pas passer leur temps à plaire aux autres, à marcher droit ou à parler comme il faut. J'envie ceux qui peuvent disparaître un soir et réapparaître le matin sans qu'on leur pose mille questions. J'envie cette vie que les enfants de familles pauvres, si je peux les désigner ainsi, possèdent comme un cadeau de naissance, car leurs parents n'ont ni le temps, ni les moyens d'être sans cesse collés à leurs basques. Mes parents à moi, avec leur argent et leurs médisances, n'ont jamais eu d'autre loisir, même à mes 23 ans.

Je suis assis au milieu de ces gens qui discutent de choses futiles. Ces parents, cousins et cousines qui pensent savoir mieux que les autres ce qui est bon pour eux. J'écoute chaque parole avec un intérêt feint, un sourire aux lèvres dévoilant mes canines. Je réponds quelque chose pour leur plaire, pour qu'ils m'oublient un peu. Mon costume m'étouffe. Ou alors est-ce ce flot de parole ininterrompu qui me donne l'impression de ne pas pouvoir respirer? Je n'en ai aucune idée.

Mes parents, de part et d'autre de ma place, parlent de moi comme d'un absent. Jae Sun fait de belles études. Jae Sun sera un grand homme d'affaires. Jae Sun ceci, Jae Sun cela. Je me redresse et m'efforce de réprimer un soupir las. Que connaissent-ils vraiment de moi? Que savent-ils de leur fils ? J'ai parfois peur qu'ils le découvrent. Que cette façade d'or s'effrite et laisse place à la pierre qui se trouve au-dessous. Une pierre sans éclat, sans valeur. Une pierre qui n'est pas celle qu'ils pensent avoir façonnée au fil des années. J'aimerais tellement être à la hauteur.

Fatigué de leurs conversations, je m'éloigne de la table, les laissant à leurs discours vides. Qu'ai-je à leur dire, de toute façon? Je brillerai autant par mon absence. Et le champagne me monte à la tête depuis quelques minutes déjà. Un soupir fuit entre mes lèvres quand ils ne peuvent plus m'entendre. Avant les toilettes, je traverse le couloir. Je pourrais sortir, si l'hôte d'accueil ne m'observait pas de cet oeil suspicieux. Un bonsoir de ma part suffit à dissiper ses soupçons et je m'approche la pièce tant convoitée.

Je n'ai jamais tenu l'alcool. C'est un vrai calvaire. Chaque verre m'enfonce davantage vers cet état second que je déteste parce qu'il m'empêche d'être maître de moi-même. Maître de mes pensées et de mes sentiments. Je fais le nécessaire avant de quitter la pièce, prêt à rejoindre la salle principale où attend ma famille. Mes pieds, eux, en ont décidé autrement.

J'ignore comment je finis dehors. L'envie de rentrer, sans doute. L'envie de retrouver la maison, loin des conversations barbantes et des discours ennuyeux. J'ai oublié mon veston sur la chaise, mon téléphone dans sa poche. Mais je suis là, dans cette rue que je remonte, à réaliser que je ne devrais pas être là, jusqu'à heurter quelqu'un. « Ah ! Désolé ! » Je mets un moment avant de trouver un point d'attache. Le visage de cet inconnu qui, je le réalise à cet instant, ne l'est pas tellement. « Oh, ce n'est que vous... » Je ne me trouve pas convainquant. J'auras pu, pourtant. Avec un peu plus de volonté, un peu plus de haine. Avec un peu moins d'alcool dans les veines.
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MessageSujet: Re: hell-made life (yunsun)   hell-made life (yunsun) EmptyMar 30 Jan - 23:32

Longeant les routes du nord de Séoul, je me vide la tête. Ces derniers jours ont été plutôt mouvementés. J'ai fait la rencontre de ce stéréotype de gosse de riches, qui m'a, pour toute honnêteté, chamboulé. Il y a quelque chose chez ce type qui ne tourne pas rond, un truc qui le coincé dans une bulle inconfortable et dont il ne sait pas se dépêtrer. Mais après tout, est ce seulement mon problème? Il doit s'en taper de la vie que je mène, c'est pas comme si ma toute petite existence avait une quelconque signification à ses yeux. Il juge sans connaître, il colle des étiquettes à tout le monde suivant son éducation sans failles. C'est un véritable stéréotype. Sans déconner. Il n'a jamais essayé de se rebeller ? Même ce genre de personnes le fait. Et je sais de quoi je parle. Des étudiants mal dans leur peau, qui en ont la claque de leur vie ou de leurs parents, ça ne manque pas à la fac mais lui... Je sais pas, c'est différent. De quoi a-t-il peur après tout ? On ne crève pas avec nos parents. Ils nous créent, ensuite à nous de faire notre route. Celle qui conviendrait le mieux pour plus tard. Et pas forcément financièrement. Je comprends rien à tous ces gamins. Ça me dépasse parfois.

J'arpente les rues luxueuses avec un certain intérêt. Parce que j'aime bien regarder. Je ne les envie pas ces gens là, mais il faut avouer que dans certains quartiers, y en a qui se refusent rien. C'est déroutant. Je continue de plonger au cœur de la masse riche de gens de la haute société, je n'ai pas besoin de savoir où je vais puisque là où il y a du bruit, c'est là que j'irai. Je les entends à travers les portes qui s'ouvrent et se ferment. Ils mangent tranquillement tandis que ceux qui ne dînent pas dans de la vaisselle lustrée, me regardent d'un drôle d'air. Oui j'ai les cheveux rouges et alors ? Oui je fumé la cigarette et alors ? Merde ces abrutis se rendent pas compte de ce qu'il se passe. Leur vie est plutôt tranquille, sans vagues, avec des problèmes qui ne concernent que leur budget. Mais stop, on crève pas avec notre compte en banque plein aux as merde.

Je pousse un soupir, descends une rue animée par des couleurs de restaurants chics et chers. Trop excessifs. J'ai la tête ailleurs, fumant ma clope, regardant les étoiles au lieu de fixer devant comme une personne normale. Et puis je bouscule quelqu'un. La voix fait directement tilt dans ma tête et je dépose mes yeux surpris sur lui, plus petit, pas assez vêtu pour le froid qu'il fait. Il marchait vite tout en étant dans la lune. Il s'enfuit ? « Oh quelle surprise, sa Majesté en personne, si tard ! » Un sourire mesquin flotte sur mes lèvres un instant avant de remarquer son ton. Moins de haine, mains de conviction à me détester. « hey, ça va ? »
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MessageSujet: Re: hell-made life (yunsun)   hell-made life (yunsun) EmptyVen 2 Fév - 15:19

J’entends toujours parler mes parents, même quand ils ne sont pas là. Leurs voix me parviennent comme de vieux souvenirs, comme celles d’une seconde conscience que je n’ai pas développée moi-même. Ce discours incessant m’accompagne partout, dans toutes mes décisions, à chaque moment de ma vie. Leurs mots incisifs, leurs propos blessants à l’égard de personnes que je ne connais pas, dont je ne sais rien. J’ai appris, avec le temps, à penser par deux fois, à la façon de ces hommes piégés par un système malsain, dans cette œuvre d’Orwell dont j’ai oublié le titre. En premier, il y a ce que je pense moi, ce que j’admets, ce que je connais. Il y a cette part de moi-même que je refuse d’admettre, d’accepter, cette conscience permanente d’être différent et d’appartenir à ceux que notre société désigne encore comme des parias. En second, il y a ce mode d’emploi que mes parents m’ont donné, cette conscience différent, altérée, qui guide chacun de mes pas sur le chemin que je dois emprunter pour leur plaire. Cette façon de voir le monde me désole et me heurte un peu plus chaque jour. En particulier quand il me faut m’asseoir et écouter les propos de personnes qui ne comprennent pas les autres et qui ont oublié les différences qui nous séparent et nous rendent unique pour ne voir qu’une couverture uniforme. Dans les jours comme celui-ci, adopter cette seconde vision du monde est comme m’enfoncer un poignard en plein cœur.

Sa majesté ? Je fusille du regard celui qui vient de s’adresser à moi et reconnais sans peine le surveillant à qui j’ai déjà eu affaire plusieurs fois. Pourquoi dois-je me retrouver devant lui maintenant, le regard vague et la mine quelque peu défaite à cause du champagne et des conversations qui m’affectent plus que je ne le souhaiterais. Je reste un instant immobile à l’observer sans mot dire. « Pourquoi ça n’irait pas ? » Ma voix a craqué en dépit de mes efforts, parce que je n’arrive pas à y mettre l’énergie que je souhaiterais conférer à mon ton. « Je veux juste… rester seul moment, c’est trop demander ? » Et mon cœur de se serrer à cette pensée. Parce que seul, je ne suis les trois quarts du temps. Je le suis quand mes parents parlent de moi en ignorant ma présence, quand j’accompagne ces autres étudiants en cours sans avoir envie d’être là, et que je regarde ces couples traditionnels, conventionnels, acceptés par la société en réalisant que je ne serai jamais heureux en vivant comme eux. Mes lèvres se pincent. « Ça ne va pas, non. » Je l’ai dit. C’est tellement libérateur ! Dire que je ne vais pas bien, au moins une fois au cours de ma pauvre existence. « Mais j’ai l’habitude. » Et cela devrait suffire à le convaincre qu’il n’a aucune raison de se soucier de moi. Après tout, ai-je le droit d’aller mal, moi qui suis si bien né ? C’est ce qu’il doit penser. C’est ce que tous doivent penser, en voyant la richesse et les avantages de la famille Kim. Parce que tout ce qui existe aux yeux du monde, c’est cet argent et ce nom, cette image bien huilée.
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MessageSujet: Re: hell-made life (yunsun)   hell-made life (yunsun) EmptyVen 2 Fév - 22:16

Les étoiles. C'est un des grands mystères de la vie. Pour ma part, les regarder, avoir ce droit de pouvoir les admirer, est un vrai cadeau. Une si grande beauté étendue juste au-dessus de nos têtes, une fois le soleil caché, je ne suis pas certain d'être capable de m'en lasser un jour. Et puis perdu dans ce flot de sentiments inutiles, d'euphorie due à une fatigue élevée que je supporte malgré tout, mon épaule rencontre une personne plus pressée. Si j'avais eu le temps d'y penser, si je ne m'étais pas arrêté pour prendre le temps de fixer ce gosse de riche, je n'aurai sans doute prêter aucune attention à cela. C'est si insignifiant en soi qu'il n'y a pas de quoi en faire un drame. Seulement, ce gamin, je l'ai déjà vu. Plusieurs fois. Peut-être déjà trop. Pourtant, je lis dans son regard, la même détresse, le même malaise que tous les étudiants qui viennent naturellement se confier à moi. Je suis une oreille attentive, et il faut croire que malgré mon attitude à chier et mon caractère de merde, j'attire les gens, c'est comme ça. Je ne peux pas l'expliquer. Je plisse les yeux en tirant une latte de ma cigarette, et son surnom sort tout seul de ma bouche. Je suis généralement taquin, voire même pas mal sarcastique, faire chier les gens, c'est une partie de mon job, mais là, sans doute que je n'aurai pas du y aller si fort. Parce qu'il a beau revêtir son masque hautain méprisable, je vois bien qu'il y a un truc. Qui m'échappe. Qui lui échappe même aussi, sans doute. Sa voix ment sur son état, et même s'il aurait effectivement voulu être seul un instant, maintenant, ce n'est plus le cas.  Je reste silencieux, prenant de nouveau une bouffée de mon poison quotidien. Il a l'air prêt à se sentir lui-même, à se lâcher, à extérioriser un peu et je ne vais pas l'en priver.

Mes sourcils se haussent quand il me dit clairement que ça ne va pas. Ah ces gosses, j'ai fini par les connaître mieux que moi-même. « tu as froid ? Je t'invite à boire un truc chaud et on se pose ou on marche. » C'est du Yunseong tout craché. Sous mes airs d'abruti qui connaît rien sur rien, je peux en étonner plus d'un. Après tout chaque humain a son propre potentiel à explorer. Et je crois que ce gamin est exploité de manière inadaptée. Un flash de ce que j'avais vu en fouillant dans son portable me revient en mémoire, alors que je jette ma clope au sol et l'écrase sous ma chaussure. « En plus tu tombes bien, je m'ennuyais. » Un petit sourire narquois étire mes lèvres malgré moi. Les habitudes ont la vie dure, et c'est presque comme un réflexe pour cacher ma solitude. Le vrai problème n'est pas l'ennui, mais bel et bien ce sentiment d'être minuscule, d'être si petit qu'on ne me remarque pas. Alors, oui, Jaesun tombe à pic. Et peut-être que ce sera l'occasion de passer à autre chose. Bas les masques, j'ai la sensation que cette soirée va être plus animée que je n'aurai plus l'imaginer.
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MessageSujet: Re: hell-made life (yunsun)   hell-made life (yunsun) EmptySam 3 Fév - 0:43

J’ai beaucoup de difficulté à comprendre la sympathie. Parce que sympathique, je ne le suis pas forcément. J’ai été éduqué dans un monde trop dur pour avoir souvent connu la gentillesse des autres, l’égard, autre qu’hypocrite, que certains pouvaient avoir pour les autres. Et pourtant, je ne pense pas être une personne profondément mauvaise. Je m’indigne parfois en voyant certaines choses, je m’indigne en entendant des discours. J’ai du mal à comprendre comment le monde dans lequel je vis fonctionne. Il y a tant de règles à suivre. Un chemin tout tracé qui n’aboutira qu’à une certitude : la stabilité financière et familiale. C’est tout ce qui compte, aux yeux des Kim, et ce depuis des générations désormais.

Alors, oui, voir le surveillant s’arrêter m’interpelle. Je ne comprends pas exactement en quoi mon état peut l’intéresser. Souhaite-t-il se moquer ? Rire à mes dépens ? C’est ce que ferait un riche prétentieux. C’est ce que ferait un Kim de ma famille. C’est ce que ferait chaque personne assise à la table que j’ai quittée, sans la moindre hésitation. Mais il ne rit pas, et cela me confonds. J’en perds la volonté de répondre d’un ton acerbe et je réalise, au moment même où il me pose la question, que je frissonne sous ma chemise. Mes lèvres se pincent alors que j’esquisse un hochement de tête. « On marche. » Réponds-je à sa proposition. J’ai besoin de m’éloigner de cet endroit, de ce restaurant, de cette famille. J’ai besoin de ne plus les voir un moment. J’aimerais ne plus jamais retourner là-bas. Disparaître. Ne plus être Kim Jae Sun. Et même ces idées sombres ne devraient pas trouver leur place dans mon esprit.

Mes pieds me portent lentement et j’avance devant moi sans savoir où nous allons. Je tourne la tête vers le surveillant, le jugeant d’un regard. Ainsi, les gens bien ne sont pas les seules à rire du malheur des autres ? Ma seconde conscience prend le dessus sur la première. Un instant, je le déteste. Le suivant, je reprends mes esprits et réalise qu’il ne l’a peut-être pas dit comme cela. Ce passage incessant d’un état d’esprit à l’autre me fatigue plus encore depuis que j’ai bu. Quand un nouveau frisson court le long de ma colonne vertébrale, je me retourne vers le surveillant.  « Tout compte fait, je ne dirais pas non à une boisson chaude… » avoué-je à voix basse. « Mais vous n’avez pas besoin de m’inviter. Je ne le mérite pas. » Il n’est pas nécessaire que l’on me paie quelque chose. Je paierai ma propre boisson. Je suis riche, après tout. Le fils de la famille Kim, si riche. Un soupir m’échappe et je lève les yeux sans même prêter attention aux étoiles. Je vis trop vite pour ça. Je n’ai pas le temps.
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