Je venais à peine de rentrer de mes longues heures passées chez le tatoueur. C'est d'ailleurs parce que j'étais en train de déverrouiller la porte que je ratai l'appel de mon... petit ami. Ça me fait trop bizarre de pouvoir l'appeler ainsi, je souris comme un imbécile heureux chaque fois! Je retirai mes chaussures, rangeai ma canne, puis pris mon téléphone pour écouter le message, alors que j'allais vers la cuisine. Un sourire étira mes lèvres, amusé d'entendre sa première phrase. Je hochai la tête, par réflexe, acquiesçant à son explication pour son nom d'acteur porno sur instagram. J'étais surpris qu'il me dise qu'il le changerait, si je le lui demandais. Ça ne ferait pas de moi un petit ami trop contrôlant? Cela dit... il ne pouvait pa avoir ce pseudo et que je ne fasse aucun commentaire, c'était trop racoleur pour que je ne le taquine pas, au minimum! Je continuai à sourire, attendri d'entendre sa gêne dans sa voix, c'était trop mignon! Et... c'est idiot, mais l'entendre me dire tout ça me faisait un peu rougir. Je rougis encore plus en l'entendant admettre que je le perturbais depuis plus de dix ans, me mordillant légèrement les lèvres pour cacher un sourire timide, alors qu'il n'y avait pourtant personne. En réalité, je frôlai la crise cardiaque lorsqu'il dit que j'étais son cobaye pour les déclarations d'amour. Je n'étais pas prêt pour entendre ce genre de choses, c'était trop tôt! J'étais encore trop sensible à tout cela, donc, d'autant plus susceptible d'en mourir de bonheur. Cela dit, je crains que ce sera toujours ainsi... Je n'hésitai pas une seconde et tournai les talons vers le canapé, allant m'y laisser tomber, alors que j'avais déjà appuyé sur le bouton pour rappeler Tomoya et que j'entendais la sonnerie. Je me ferai à manger après cet appel ~

-« Tu préfères Monsieur Subtilité ou Monsieur Accro de la blouse blanche? » lançai-je joyeusement, une fois qu'il eut décroché.

Je t'avais passé cet appel et pendant le laps de temps entre mon appel et le tien j'avais pris la préparation de mon repas, j'étais affamé et j'avais pas encore eu vraiment le temps de manger donc la faim commencé à me tenailler.  Bien entendu j'avais l'habitude à force de manger seulement lorsque le temps me laisser le temps mais parfois quand même malgré tout, il m'arrivait de travailler de nombreuses heures avec la faim au ventre ce qui n'était pas une bonne chose mais nous étions dans un service d'urgence et de service à la personne surtout, notre confort passait très souvent après celui des gens qui venaient pour se faire soigner.  Cependant le don de sa personne avait quand même ses limites et j'avais réellement faim, malgré cela j'avais quand même pris le temps de répondre à ton appel pour te donner de mes nouvelles et aussi un peu avoir des tiennes, malgré que je n'ai pas pu te parler en réalité j'avais quand même la satisfaction d'avoir été un bon petit ami et de t'avoir répondu assez rapidement ce qui était quand même rarement le cas avant toi. J'allais me mettre à manger quand tu m'appela donc je te répondit à la deuxième sonnerie le temps de prendre mon portable, quand j'entendis tes mots je me mis à rire aussitôt en te disant

"Tu es le seul à faire une fixette sur mon amour de la blouse blanche Minori tu sais ca ?  Et franchement je préfère autant que tu évites de m'appeler ainsi en réalité que même si Monsieur subtilité peut être drôle mais quand même évites." Je me mets à rire quelques secondes avant de finir par te dire. "Les gens vont s'imaginer que je suis un homme rente dedans. Alors que je suis un homme très doux et prévenant quand on me laisse faire tu vas voir. "

J'étais confortablement installé dans mon canapé, le téléphone collé contre l'oreille. Je passais ma main libre sur mon autre avant-bras, sentant ma chair enflée et chaude sous la pellicule plastique qui couvrait mon tatouage frais. Le tatoueur m'avait dit de ne retirer les protections que dans une heure. Un sourire étira mes lèvres en entendant la voix de Tomoya et je ne pus m'empêcher de rire, un peu amusé par sa réponse.

-« Tu es le seul à faire une fixette sur mon amour de la blouse blanche Minori tu sais ca ?  Et franchement je préfère autant que tu évites de m'appeler ainsi en réalité que même si Monsieur subtilité peut être drôle mais quand même évites. Les gens vont s'imaginer que je suis un homme rentre dedans. Alors que je suis un homme très doux et prévenant quand on me laisse faire tu vas voir. »

Sa dernière phrase me fit un peu rougir, je l'admets. Je n'étais absolument et certainement pas habitué à ce genre de commentaires, non. Pas venant de lui, mais ils me faisaient pourtant très plaisir.

-« Rooohhh... mais je les aimais bien ces noms, ils avaient un petit quelque chose de personnel~ » admis-je sur un ton joueur. « Mais comment veux-tu que je t'appelle à la place? » demandai-je, bien curieux de sa réponse. « Et, il n'y a aucun mal à être un homme rentre dedans, en général, il y a une personne rentre-dedans par couple, tu sais? » ajoutai-je, faisant exprès de jouer sur le double-sens pour le taquiner.

Tomoya me connaît, il sait que j'ai compris ce qu'il voulait dire de base... mais que j'ai tendance à me servir de l'humour, lorsque je suis gêné, pour faire comme si de rien n'était.

J'avais penser à un moment que j'allais pas pouvoir te parler pendant ma pause et j'en étais un peu déçu déjà donc quand je t'entendis finalement me répondre un large sourire niais avait naquis sur mes lèvres si bien que je devais réellement avoir l'air d'un imbécile heureux en vrai mais bon il ne fallait pas le dire et encore heureux il n'y avait personne dans la salle de pause avec moi sinon j'aurais encore plus l'air débile j'en étais certain. Mais heureusement tu m'avais rappelé et entendre ta voix juste me fit du bien, je sentis la pression des dernières heures s'envolaient juste à l'entente de ta voix c'était bizarre et je pensais pas que tu avais réellement cet effet calmant sur ma personne en réalité.

Je continuais à manger tranquillement tout en t'écoutant parler si bien que quand tu finis par me répondre à mes mots, je manquais de m'étouffer.  Quelle idée aussi de répondre ce genre de chose à une personne en train de se nourrir franchement ?  Tu avais envie de me tuer ou quoi ?  Comme si je m'en sortais déjà intellectuellement très bien en ta présence, maintenant même par téléphone tu arrivais à me troubler non mais ça n'allait pas du tout ça. Je bus une longue gorgée d'eau pour passer ma toux due à mon micro étouffement en te disant

" Tu as réellement besoin de me donner des petits noms personnel Minori ? Je sais pas moi dans ce cas ... Pioche dans les basiques genre mon amour ou un truc dans le même ordre d'idée ?" Je ris un peu en disant ça parce que j'avouais que je ne sais pas trop comment je le prendrais si tu m'appelais ainsi en réalité puis je repris en te disant " Tu sais ... Je pourrais te surprendre en vrai ... D'accord je ne veux pas paraitre trop rentre dedans mais c'est parce que je sais me tenir ou alors je prends assez bien sur moi.  Et j'avoue que si je commence à te rentrer dedans, j'ai peur que je puisse jamais plus m'arrêter et un jour tu en auras marre de moi j'en suis certain. Ou alors tu seras encore plus accro à moi et ce sera problématique non ? Tu te rends compte tout les deux aussi accro l'un à l'autre ... ce serait l'enfer. "

Je m'arrêtais de parler en me disant qu'au contraire se serait plus le paradis en vérité que l'enfer mais j'allais certainement pas l'avouer comme ça même si je savais que tu apprécierais de me l'entendre te le dire ... ça te prouverais une nouvelle fois que je tenais réellement à toi mais des années à cacher mes sentiments à ton égard me rendait encore un peu timide envers ta personne.  J'avais peur d'aller trop vite, trop loin et qu'on finisse par le regretter tout les deux même si pourtant je savais que je finirais mes jours à tes cotés si m'en laissais réellement l'occasion.  Je ne voyais pas ma vie avec une autre personne que toi et il n'y avait eu jamais d'autre personne que toi dans ma vie depuis plus de dix ans, alors pourquoi maintenant que je t'avais enfin à moi, j'irai chercher une autre personne c'était impensable.

Un sourire rieur étira mes lèvres en entendant mon pauvre Tomoya s'étouffer. Non, je ne tentais pas de le tuer, loin de là! Seulement... sa réponse m'avait un peu gêné et afin de faire passer la gêne, j'avais répondu en jouant sur les mots. Je n'avais eu aucune méchante intention en faisant cela, ne souhaitant que le faire sourire. Je me sentais léger puisque je pouvais ainsi lui parler. La conversation pouvait être... honnête? Mais vraiment honnête, contrairement à toutes celles que nous avions eu ces dix dernières années où j'évitais certains sujets avec précautions et où je me taisais bien souvent avant de trop en dire et ainsi dévoiler les sentiments que je niais avoir. Je le niais à tout le monde, même à ma propre personne, mais ça n'empêchait pas les mots de vouloir me trahir...

-« Tu as réellement besoin de me donner des petits noms personnel Minori ? Je sais pas moi dans ce cas ... Pioche dans les basiques genre mon amour ou un truc dans le même ordre d'idée ? »

Je me sentis encore plus gêné en l'entendant me répondre ceci. Je rougis, me sentant un peu comme un gamin qui se faisait réprimander avec douceur. Après tout, Tomoya en riait et ne semblait pas mal le prendre. J'allais d'ailleurs lui répondre, mais il reprit la parole.

-« Tu sais ... Je pourrais te surprendre en vrai ... D'accord, je ne veux pas paraître trop rentre-dedans, mais c'est parce que je sais me tenir ou alors je prends assez bien sur moi.  Et j'avoue que si je commence à te rentrer dedans, j'ai peur que je ne puisse jamais plus m'arrêter et un jour tu en auras marre de moi, j'en suis certain. Ou alors tu seras encore plus accro à moi et ce sera problématique non ? Tu te rends compte tous les deux aussi accro l'un à l'autre ... ce serait l'enfer. »

Je continuai à l'écouter, ne pouvant m'empêcher de sourire puisque j'aimais tant entendre sa voix et puisque ce qu'il disait commençait bien... Je hochai la tête, découragé par la fin, cela dit. Une part de moi en restait amusé malgré tout, Tomoya ne m'avait jamais parlé ainsi d'être accro à moi et l'idée ne me déplaisait pas. Je n'étais pas certain qu'il pense réellement que ce serait l'enfer... ou s'il le dit pour se protéger et ne pas avoir l'air... je-ne-sais-pas-quoi. Je ne suis pas du tout habitué à ce genre de relation avec mon ami d'enfance, il serait donc normal que ce soit son cas aussi... Donc, il doit faire aussi attention que moi, ne sachant pas encore comment dire les choses... ni jusqu'où il peut ou veut se permettre d'aller.

-« Hmmm... c'est moi qui aurai l'air trop rentre-dedans, si je t'appelle déjà mon amour, non? » demandai-je sur un ton qui trahissait légèrement ma gêne.

Un petit rire nerveux m'échappa. Les petits noms idiots, d'accord. Ils témoignent du fait que nous partageons une histoire commune, mais... mon amour, alors que nous ne sommes ensemble que depuis 24 heures... Je n'ai jamais réussi à surnommer ainsi une de mes anciennes relations, et ce même si certaines ont duré plusieurs mois... Certes, c'est de sa faute si je n'arrivais pas à les appeler ainsi, puisque c'est bien lui qui a jalousement gardé ce titre véritable, mais... après 10 ans à faire comme si je ne l'aimais pas et mentir, de peur qu'il ne disparaisse de ma vie... Je n'arrive pas à me résoudre à l'appeler aussi sincèrement trop vite.

-« Tu sais que j'ai essayé d'en avoir marre de toi, durant toutes ces années où je pensais que tu disparaîtrais de ma vie à jamais, si je te disais que je t'aimais? Nous vivions à des kilomètres l'un de l'autre! Je t'aimais quand-même. J'ai cessé de te parler pendant une année entière, en espérant t'oublier! Ça n'a pas marché. J'ai entendu ta mère parler avec la mienne et lui dire que tu avais rencontré la bonne personne... J'en avais marre de toi. Je te détestais... mais je détestais encore plus le fait que je t'aimais malgré cela et donc que j'en souffrais. Toutes ces années... On pourrait même dire toute ma vie, puisque je te connais depuis toujours... et... bah non... Je n'en ai pas eu marre de toi, même si j'ai tenté... et j'ai succombé comme si re rien n'était, hier. Donc, tu crois réellement que je pourrais en avoir marre de toi? Sincèrement? » demandai-je, parce que personnellement, je ne savais absolument pas comment c'était possible.

Je fis une petite pause... J'en avais probablement trop dit, moi qui pensais justement que je ne pouvais pas l'appeler mon amour, parce que c'était trop intense... Je lui disais que j'étais un pot de super colle qui ne se lasserait jamais. Bravo moi! J'espère qu'il n'en sera pas dégoûté ou apeuré... Ce serait bien mon genre de tout gâcher en étant l'idiot qui s'est laissé emporter... C'est comme ça que j'ai tout gâcher quand j'étais jeune, non?

« Désolé... c'était peut-être... un peu trop... » finis-je par dire, horriblement gêné avec un autre petit rire nerveux. « Pour être accro... j'aime bien l'idée que tu sois accro à moi, depuis le temps que j'attends que ça arrive! » admis-je avec un sourire rieur. « Puis... je crois que c'est quand les deux personnes sont accros que ça marche, non? C'est ce qui fait qu'elles sont heureuses ensemble et que ça dure... Mes tentatives de couples passées n'ont pas fonctionné parce que... je mettais fin à la relation, en général... quand l'autre personne devenait accro à moi... parce que... même si je pouvais avoir de l'affection pour la personne... Je ne supportais pas l'idée de me mettre sérieusement avec quelqu'un d'autre... Je ne voulais pas complètement te fermer la porte... et voulais plutôt rester en partie libre... au cas où... tu reviendrais sur ce que tu avais dit... » admis-je en cherchant un peu mes mots, à cause de la gêne d'admettre ces choses si personnelles. « Mais là... comme c'est toi... je peux la fermer la porte, la personne que j'attendais est arrivée... donc...  ça devient réciproque... ce sera bien... non? » ajoutai-je avec plus d'espoir que je n'aimerais l'admettre.

Je ne savais même pas si j'avais réussi à faire du sens ou si Tomoya comprendrait... J'avais été totalement honnête et espérait ne pas avoir fait de bêtises.

Je souris doucement en t'écoutant alors que tu me parlais et répondais à la première partie de mes mots.  Je savais que c'était trop tôt pour se donner des petits noms l'un à l'autre, cela faisait à peine 24h qu'on était ensemble c'est vrai mais cela faisait malgré tout des années qu'on se connaissait aussi.  Alors est ce que c'était si embêtant que ca, enfin je te disais ca mais je serais tout autant incapable que toi de te donner un petit nom affectueux pour le moment, ca m'empêcherais pas de le penser, de te donner mentalement des petits noms tendre en pensant en toi comme "mon bébé" par exemple mais ca c'était mentale, nous étions pareillement verbalement c'était sans doute trop tôt pour toi comme pour moi.  Et c'était aussi pour ca que même mes propos pouvaient te donner le sentiment que je jouais un rôle particulier, mais c'était juste que je savais pas réellement encore comment je devais être, c'était pas la première fois que j'étais en couple mais c'était la première fois que ca comptait réellement et ca faisait une sacré différence pour moi.Je souris doucement en disant.

" Tu as peut être raison ... Attendons avant de ce donner des mots doux dans ce cas.  On a toute notre vie pour se dire des mots doux et surtout il est inutile de dire des choses pareilles pour que les sentiments soient exprimés. "

Je t'avais alors ensuite écoute me dire sans doute des choses que tu avais sur le cœur et que tu jugeais utile que je sache. Je souris attendris d'entendre des mots qui me firent un sacré effet sur ma personne, j'aimais les entendre et je savais que tu pensais et ressentais chacun de tes mots, très honnêtement je savais que tu étais le genre de personnes à dire trop souvent ce qu'il pensait et c'était une partie des choses que j'appréciais chez toi à vrai dire. Je répondis alors d'une voix douce en disant.

" Je ne sais plus quoi dire, je suis désolé ... J'ai l'impression de nous avoir fait souffrir inutilement en faisant ça.  Et quand je t'entends m'expliquer toutes ses années où tu as essayé de m'oublier ... Je me sens encore plus coupable.  D'autant que je ne peux pas dire que je m'en suis mieux sorti pendant ses années loin de là en vérité. Je pense que tu as raison, il est vrai que nous sommes tous les deux incapable d'oublier nos sentiments et surtout d'en avoir l'un de l'autre même si ça ne veut pas dire pour autant qu'on s'engueulera jamais pour autant.  On se connait en tant qu'ami mais en tant que compagnon de l'autre c'est une première ... Une première avec laquelle on va devoir apprendre à vivre."

C'était ce que je pensais du plus profond de mon coeur, je savais que ce serait pas forcément facile pour toi mais aussi pour moi. Je savais que j'avais au fond de moi la fâcheuse manie de faire que mes relations se terminent aussi vite qu'elles avaient commencé, et surtout que même si mes sentiments à ton égard était bel et bien présents ... Est ce que je gâcherais pas tout pour autant par habitude ? C'était une question que je me posais depuis la veille et j'avais réellement peur de te faire souffrir ce que je supporterais difficilement.  Quand tu continuas à me parler je t'écoutais à nouveau en te disant.

" Ne t'en excuse pas !  Je suis accro je le revendique ... Et je suis heureux de savoir que tu n'attendais que ça depuis toutes ses années.  Ça me rassure." Je m'arrêtais de parler en t’écoutant me parler de tes échecs amoureux puis je te dis alors. " Je sais ... Je suis comme toi j'ai jamais réussi à être en couple et ... Cela même si j'ai fait croire le contraire. Cette histoire de personne que j'avais rencontré et qui était sensé être la bonne c'était un coup monté par ma meilleure amie et moi ... Elle m'a aidé à rassurer mes parents qui se faisaient trop de soucis pour moi, qui pensaient que j'étais pas bien ... Et c'était à l'époque où tu venais de perdre ta vue, je n'étais pas réellement en état de penser que c'était une très mauvaise idée à vrai dire. Elle n'a jamais compté autrement qu'amicalement, et encore aujourd'hui elle n'est qu'une amie rien de plus." Je souris un peu avant d'ajouter en te disant. " Fermons la porte tout les deux dans ce cas ... Je ne veux pas une autre personne que toi. Ce sera sans doute pas toujours facile mais je veux faire des efforts pour que tu sois toujours heureux avec moi et que tu regrettes jamais."

Oui c'était réciproque.  Oui c'était aussi fort pour toi que pour moi. Je savais que tu étais la seule personne que je voulais à mes cotés et même mes peurs profondes dans le fond n'étaient pas un souci, nous serons capable d'être heureux parce que toi comme moi nous sommes capables de faire de notre relation une très belle relation, la plus belle qu'il soit même, dans mon coeur je le savais déjà.

J'ai toujours cru que j'étais une personne relativement simple... que j'arrivais à être heureux avec ce que la vie m'offrait. Certes, il m'arrive, comme à tout le monde, d'en vouloir plus ou de désirer l'impossible. Avant... j'aurais dit que d'aimer Tomoya en était une preuve. À vrai dire, je pense encore un peu que c'est le cas. Penser qu'il m'aime reste toujours aussi irréaliste? C'est... trop beau pour être vrai. Au final, je ne sais pas ce qui m'a le plus empêché de dormir, hier... le bonheur ou la nervosité à l'idée de me faire tatouer, en après-midi. Peut-être que les deux s'y sont mises ensemble!Tu as peut être raison ... Attendons avant de ce donner des mots doux dans ce cas.  On a toute notre vie pour se dire des mots doux et surtout il est inutile de dire des choses pareilles pour que les sentiments soient exprimés.

-« Tu as peut être raison ... Attendons avant de ce donner des mots doux dans ce cas.  On a toute notre vie pour se dire des mots doux et surtout il est inutile de dire des choses pareilles pour que les sentiments soient exprimés. »

-« Mais.... » commençai-je, hésitant.

J'ouvris la bouche, voulant répondre quelque chose, mais je la refermai. Je me mordillai la lèvre inférieure, restant silencieux quelques secondes. J'avais quand-même mon mot à dire, j'en ai toujours un... J'étais cependant hésitant, à cause de la gêne. Je passai ma main libre sur mon avant-bras, toujours couvert par la pellicule plastique qui ne faisait que protéger mon tatouage tout frais des saletés extérieures. Autrement, elle ne faisait pas grand-chose... Je pouvais sentir ma peau brûlante sous mes doigts, elle palpitait doucement. Le tatoueur m'avait dit qu'il faudra quelques semaines pour la bonne cicatrisation du tatouage.

-« Mais.... » repris-je, trouvant du courage quelque part, au fond de moi-même. « Nous n'en avons pas besoin... pour que les sentiments ne soient exprimés... c'est vrai... mais... » commençai-je sur un ton légèrement boudeur. « J'ai quand-même envie de les dire? Après toutes ces années... à ne pas pouvoir les dire... Je serai content de pouvoir le faire? Tu... ne partiras pas... et ne disparaîtras pas... de ma vie... cette fois... si je te dis que je t'aime... et si je te dis des mots doux... cette fois, non? » tentai-je d'expliquer maladroitement, en cherchant mes mots, avec gêne encore.

Je me sentais embarrassé de dire ainsi les choses, mais c'était vrai. Après tout ce temps à craindre qu'il disparaîtrait si je me montrais trop affectueux... je ne pouvais pas tout changer en un claquement de doigts. Tant qu'à admettre des choses gênantes... je lui admis aussi combien j'avais tenté de l'oublier et comment je n'y étais jamais arrivé. C'était un peu ma manière de lui dire que pour moi... je ne me lasserai jamais de lui. Il a été la première personne que j'ai aimé et... personne n'a jamais pu le remplacer. Personne.

-« Je ne sais plus quoi dire, je suis désolé ... J'ai l'impression de nous avoir fait souffrir inutilement en faisant ça.  Et quand je t'entends m'expliquer toutes ces années où tu as essayé de m'oublier ... Je me sens encore plus coupable.  D'autant que je ne peux pas dire que je m'en suis mieux sorti pendant ces années, loin de là, en vérité. Je pense que tu as raison, il est vrai que nous sommes tous les deux incapable d'oublier nos sentiments et surtout s'empêcher d'en avoir l'un de l'autre, même si ça ne veut pas dire pour autant qu'on s'engueulera jamais pour autant.  On se connait en tant qu'amis, mais en tant que compagnon de l'autre c'est une première ... Une première avec laquelle on va devoir apprendre à vivre. »

Je grimaçai en entendant le début de sa réponse. Je ne lui avais pas admis ces choses pour le faire sentir coupable, ni pour le faire s'excuser. J'avais voulu lui expliquer que je l'aimais depuis... toujours... et ce, peu importe ce qui était arrivé. Certes, cela avait été difficile, mais... la fin était heureuse, donc, ça en a valu la peine, au final. La fin m'arracha toutefois un petit rire et me fit sourire, me donnant de l'espoir pour notre relation naissante. Je ne sais pas de quoi est fait l'avenir... je ne pense pas qu'il sera simple, puisque je me connais et que je suis bon pour compliquer les choses, éloigner les gens, les tenir à une distance agréable sans qu'ils ne s'en rendent compte... Mais, avec Tomoya... je crois que les choses iront bien. Je suis prêt à faire les efforts nécessaires. Je ne peux pas voir ses sourires, donc... j'entendrai ses rires! Et je pourrai enfin le serrer dans mes bras et l'embrasser comme j'en ai envie! Si ce n'est pas le paradis sur terre, je ne sais pas ce que c'est.

-« Tu sais... Tu n'as pas à t'excuser et te sentir coupable... Bon, c'est vrai que si tu m'avais dit que tu m'aimais, dès le début... ça aurait changé des choses... Je n'aurais pas arrêté de te parler et nous serions allé à l'aquarium plus tôt! » dis-je avec un petit rire innocent. « Mais... c'est du passé, à présent. Puis... au final... nous sommes ensemble, donc... je suis heureux... Je suis sûr que l'attente en aura valu la peine~ » ajoutai-je avec tendresse, esquissant un sourire, malgré moi.« Je sais bien qu'on se prendra la tête... Je ne suis pas spécialement le plus facile à vivre... je suis compliqué... et... être avec moi n'est pas comme être avec... quelqu'un de normal... Je ne m'attends pas à ce que tout le monde ne prenne bien notre relation non plus... et je suis anxieux à l'idée qu'on ne te fasse du mal... à cause de moi... Mais, malgré tout ça... Je préfère être un peu naïf... et espérer qu'on trouvera des moyens de passer au travers de tout ça? J'ai attendu trop longtemps... et j'ai trop désiré cette relation pour... laisser tomber sans faire d'efforts... Je sais que ce ne sera pas facile... et que je ne serai pas parfait... mais je ferai tout ce que je peux pour que tu sois heureux... et je travaillerai sur moi-même... Parce que... je t'aime... et que tu en vaux la peine... nous en valons la peine... » promis-je avec humilité, un peu gêné de dire de telles choses tout de même.

Je m'excusai ensuite, moi qui n'osait pas l'appeler mon amour, alors que c'était les mots qui me paraissaient les plus sincères... Je déballais toutes sortes de choses, qui, au final, me semblaient plus embarrassantes et plus intenses que ce petit surnom. Je passai ma main libre sur mes yeux que je fermai. Vraiment, je devrais apprendre à me taire... plutôt qu'à trop parler, lorsque je suis nerveux avec Tomoya...

-« Ne t'en excuse pas !  Je suis accro je le revendique ... Et je suis heureux de savoir que tu n'attendais que ça depuis toutes ses années.  Ça me rassure. »

Un sourire beaucoup trop heureux se dessina sur mes lèvres en entendant ces mots. Moi qui avait les joues rougies par la gêne causé par tout ce que j'admettais sincèrement...

-«  Je sais ... Je suis comme toi, je n'ai jamais réussi à être en couple et ... cela même si j'ai fait croire le contraire. Cette histoire de personne que j'avais rencontré et qui était sensée être la bonne, c'était un coup monté par ma meilleure amie et moi ... Elle m'a aidé à rassurer mes parents qui se faisaient trop de soucis pour moi, qui pensaient que je n'étais pas bien ... Et c'était à l'époque où tu venais de perdre ta vue, je n'étais pas réellement en état de penser que c'était une très mauvaise idée, à vrai dire. Elle n'a jamais compté autrement qu'amicalement, et encore aujourd'hui elle n'est qu'une amie rien de plus. »

Je me rappelais de quand datait cette histoire, il n'avait pas besoin de me le dire. Je préférai cependant ne pas le dire, mon pauvre Tomoya semblait se faire trop de mal pour de vieilles histoires déjà. Nul besoin de tourner le couteau dans la plaie.

-« Je ne sais pas trop si... j'en suis soulagé ou triste... » admis-je, choisissant mes mots avec précautions. « J'étais toujours triste... à l'idée que tu ne trouves quelqu'un que tu aimerais plus que moi... à l'idée d'être remplacé ou d'être oublié, de ne plus être important dans ta vie... Mais, j'espérais que tu sois heureux? J'étais triste de ne pas être la personne qui te rendrait heureux... mais je voulais que tu mènes une belle vie quand-même... Ton bonheur a toujours été important pour moi, même si je ne suis pas sûr que c'était très évident à savoir... » admis-je avec un petit rire nerveux.

Cela dit, je n'allais pas vraiment me plaindre qu'il n'ait pas été sérieux avec cette femme et qu'au final, elle ne soit que son amie! Ça me rassurait, quelque part... j'étais peut-être spécial quand-même pour lui.

-« Fermons la porte tous les deux dans ce cas ... Je ne veux pas une autre personne que toi. Ce ne sera sans doute pas toujours facile, mais je veux faire des efforts pour que tu sois toujours heureux avec moi et que tu ne regrettes jamais. »

Même si je n'entendais que sa voix et qu'il était loin... Tomoya réussissait à faire s'emballer mon coeur, qui battait vivement dans ma poitrine. Je souriais, heureux et gêné à la fois, à cause de ses paroles. Je restai silencieux, ne sachant trop quoi répondre. Si mon... amoureux... avait été là, il aurait compris, il aurait pu voir ma réaction.

-« Faisons cela... Je ne veux personne d'autre non plus... Ce ne sera pas toujours facile, mais... il n'y a rien que je désire plus au monde que ça... Je t'aime ~ » murmurai-je timidement, les joues en feu.

Je me mordillai la lèvre inférieure, terriblement gêné. En ce sens, j'étais soulagé qu'il ne me voit pas dans un tel état et que j'étais seul. Je devais avoir l'air terrible, pire qu'un adolescent inexpérimenté! Alors que je suis un adulte expérimenté!

-« Dis-moi... Quand... auras-tu du temps libre à m'accorder à nouveau? J'aimerais te demander ton avis sur quelque chose que je dois te montrer... Enfin... je l'ai déjà fait, mais je ne peux pas le voir... donc... j'aimerais ton avis, toi qui peux voir... » dis-je avec un petit rire amusé.

J'avais hâte de lui montrer ma petite commémoration pour l'anniversaire, en avance, de ma cécité. J'étais curieux de sa réaction.