Un nouveau départ, une nouvelle vie, des réponses à mes questions sur mes origines, c'est pour toutes ses raisons que j'ai décidé de venir ici à Seoul et que j'ai accepté ce poste de kinésithérapeute à l'hôpital. Je navigue entre les différents services. Je ne connais personnes, je me sens quelques peu perdu mais je fais de mon mieux. Certains services comme les urgences ou la réanimation semble bruyants même si je ne peux pas l'entendre. Qu'est ce que le bruit? Je l'ignore moi même. Cela fait maintenant deux mois que mon compagnon est décédé, deux mois que j'ai appris que j'étais enceinte. Deux mois déjà. Ma grossesse commence à ce voir sous mes hauts. Bien que je n'entende pas je suis de nature très observatrice j'aime établir le lien avec mes patients et encore plus quand il s'agit d'enfant. Je viens de m'occuper d'une fillette pour de la kinésithérapie respiratoire mais j'ai pu remarquer que ses yeux fixer sans fixer et qu'elle avait tendance à se protéger de la lumière. La fillette m'a confier qu'elle avait saigné du nez la nuit dernière mais qu'elle ne voulait pas le dire au docteur. Je ne suis pas du genre à rapporter les choses et créer des histoire mais je suis assez inquiète. J'ai pris sur moi pour parler au médecin qui s'occupe du dossier mais bien évidemment il me renvoya gentiment à mes occupations sans trop m'écouter en me disant que je ferais mieux de pas y préter attention que mes hormones me dicte ou de rester chez moi. La vision des femmes enceintes est à revoir. Je commence à arpenter un couloir tout en fulminant ma colère à voix basse

"Mes hormones n'ont rien à voir avec mon jugement."

Un peu perdu dans mes pensées je bouscule un médecin.

"Excusez moi."

En baissant le regard sur le sol je peux remarquer des dossiers et un téléphone sur le sol. Je suis confuse d'habitude je suis plus vigilante et plus prudente aux personne qui m'entoure. Je doute que mon paquets d'hormones soit la cause de mon inattention. Je me baisse et commence à aider à ramasser ce qui est éparpillé sur le sol. Je croise le regard de l'homme que je viens de bousculer il semble parlé mais je n'ai pas pus tout lire sur ses lèvres. Un peu gêné je dis dans un coréen approximatif

"je n'ai pas vraiment compris ce que vous avez dis. Je suis sourde pour comprendre je dois lire sur les lèvres. Je vais vous aider à tout ramasser."

Même si je n'entends pas je suis arrivé à faire mes études à devenir kinésithérapeute alors que certaines personnes ne le croyait pas possible. J'essaie de reclasser les papiers avec les numéros de page tout en fixant cet homme pour pouvoir le comprendre au mieux

"Je suis la nouvelle kinésithérapeute je navigue dans les différents services je ne suis pas encore trop habituer aux méthodes et à certaines prises en charge. C'est de ma faute si je vous ai bousculer j'étais un peu frustré à cause d'un médecin senior."

Mon handicap, enfin si on considère ma surdité comme tel n'est pas quelques choses de visible se n'est pas inscrit sur mon front et j'essaie de vivre le plus normalement possible. Parfois je passe inaperçu et pendant des semaines ont ne s’aperçoit pas de ma surdité ce qui est assez plaisant je le reconnais. Je prends bien le temps de lire sur les lèvres de mon interlocuteur tout en continuant à ramasser les feuilles. Il n'a vraiment pas à se sentir désolé de quoique se soit ça arrive à tout le monde d'être dans la lune. De plus il n'y a pas eu mort d'homme. C'est avec beaucoup de douceur comme à mon habitude que je dis

"ne soyez pas désolée se n'est pas grave se sont des choses qui arrivent parfois."

Bien que je sois enceinte je ne suis pas une petite chose fragile qu'il faut protéger ou toujours s'inquiéter au moindre petit choc. C'est toujours avec la même douceur que je dis

"Je vais bien ne vous inquiétez pas."

Je ne suis pas habitué à dénigrer mes collègues ni a porter de jugement mais quand un enfant est en danger je me sens responsable. Je considère mon interlocuteur un moment. Il veut des explications sur ce qui c'est passé. Je soupire

"Je viens de m'occuper d'une patiente de pédiatrie ici pour un suivi de kinésithérapie pour de la kiné respiratoire. J'ai remarqué que ses yeux fixaient sans fixer et qu'elle protégeait ses yeux de la lumière. Sous son oreiller elle a cacher des mouchoirs de sang provenant d'une épitaxie. Bien que je ne sois pas médecin je trouve cela inquiétant et peut être qu'un neurologue devrait aller l'a voir mais apparemment comme je suis une femme enceinte mon jugement n'est pas viable."

Il se propose de m'aider à me relever c'est après un sourire en guise de merci que j'accepte son aide. Une fois sur mes deux jambes je peux sentir un espèce de vertige, je me suis sans doute relever un peu trop vite. Je prends quelques secondes appuie contre le mur le temps que ça passe

"merci pour votre aide. Vous croyez vous aussi que je n'ai pas de raison de m'inquiéter pour cette fillette?"

Je sais très bien que je ne suis pas médecin, bien que j'ai quelques connaissances je n'aurais jamais pu avec ma surdité et puis devenir kinésithérapeute était mon objectif et je suis heureuse d'avoir put l'atteindre malgré les doutes de certains. Heureusement que j'avais le soutien de mon compagnon, il était toujours là pour m'aider à aller de l'avant. Le monde sans lui est tellement fade. Il n'aura pas la chance de connaitre son enfant. Je lis sur les lèvres avec beaucoup d'attention avant de réfléchir au nom que j'ai lu sur le dossier

"Le médecin traitant de la fillette porte le nom du Docteur Miru je ne l'ai pas encore croisé j'ai juste reçu une notification pour suivre la fillette pour la kinésithérapie respiratoire."

Je ne connais personne dans cet hôpital. Il va me falloir une période pour enregistrer les visages et les noms des différents praticiens. J'ai la chance d'avoir une mémoire photographique ce qui me permet de retenir visuellement assez rapidement

"J'ai du temps elle était la seule patiente pour qui on m'a appelé. Merci pour votre aide et votre écoute."

Je sais par expérience que l'on ne peut pas être apprécier par tout le monde. Mais ce que je n'apprécie pas c'est qu'on me juge sans me connaitre. D'ailleurs depuis mon arrivée dans ce pays j'ai bien vu comment les gens me regardait. Une femme enceinte, seule, c'est mal vue, se n'est pas très conventionnel. Peut être que mes hormones me rendent un peu plus sur les nerfs ou alors la fatigue mais je sais aussi que je ne suis pas une femme à chercher les histoires.

"Je ne le prends pas personnellement, j'ai juste l'impression de parfois être jugé avant qu'on me connaisse"

Je lui emboite le pas. Je reste en retrait pendant qu'il discute avec des infirmières. Une main sur mon ventre je peux sentir mon bébé bouger. ça lui arrive parfois d'avoir la bougeotte. Après un moment mon nouvel allié revient nous prenons la direction de la chambre de la fillette. Je laisse Jun Min passer devant moi et se présenter. La fillette parait encore plus pâle que tout à l'heure. La première chose que je vois se sont ses mains sur son nez et du sang couler. Je l'entends dire

"Faut pas dire au docteur faut pas dire au docteur."

le regard des autres est quelques choses qui peut faire mal qui peut blesser. Pas toujours de façon intentionnel. Quand mon compagnon est mort ce qui m'a agacé se sont les fameuses condoléances, ces fameux regard de pitié ici et là. C'est questions silencieuse comment va t'elle faire? Va t'elle garder le bébé? Depuis le décès de mon compagnon ma regard à changer mon rire aussi. J'observe Jun min s'occuper de la fillette. Celle ci prit la serviette et la plaqua au niveau de son nez. Depuis quand saigne t'elle du nez? Depuis quand la lumière la gène depuis quand son regard fixe sans fixer? Sa petite voix est tremblante je l'entends dire

"Merci pour la serviette. Je veux bien pour les questions mais pas de lumière dans les yeux trop longtemps est ce que jade peux rester?"

Elle semble paniquer tout doucement je m'approche je lui prends la main pour la rassurer je dis

"Oui je reste n'ai pas peur."